CURAGE ET RECALIBRAGE

21/10/2022

CURAGE ET RECALIBRAGE

Les impacts hydromorphologiques et écologiques du recalibrage et du curage sont bien connus :

  • Détérioration des habitats aquatiques et semi-aquatiques (berges) : les faciès d’écoulement, donc les habitats aquatiques, deviennent très homogènes et de faible capacité d’accueil. En effet, le surélargissement du lit mineur, principe technique « de base » de ce type d’intervention, se traduit systématiquement par un étalement de la lame d’eau à l’étiage avec des profondeurs qui deviennent limitantes pour une grande partie des biocénoses aquatiques et notamment les poissons ;
  • Réchauffement de l’eau et aggravation des effets de l’eutrophisation : cet étalement de la lame d’eau augmente la vitesse de réchauffement de l’eau en été, ce qui peut se traduire par des conditions létales pour les biocénoses et aggraver les effets de l’eutrophisation si celle-ci est présente ;
  • Modification des relations nappe/rivière : le cours d’eau souvent surcreusé a tendance à drainer la nappe en permanence, d’où la réduction des zones humides du lit majeur ;
  • Réduction des connexions avec les annexes hydrauliques : la plus faible fréquence de débordement, but de l’opération, se traduit par des problèmes de reproduction pour les espèces se reproduisant en lit majeur (prairies inondées ou annexes hydrauliques) ;
  • Augmentation des contraintes hydrauliques en crue : le recalibrage se traduit par des vitesses et des hauteurs d’eau en crue bien supérieures aux valeurs naturelles et généralement limitantes pour les biocénoses aquatiques qui ont des difficultés à trouver des refuges hydrauliques.

Le dépôt ou l'épandage des produits de curage nécessite une évaluation préalable de leur dangerosité sur l'environnement, dans la mesure où ils peuvent contenir des matières toxiques.